Pendant plusieurs années, j’ai conservé des tasses de café dans la boîte à gants de ma voiture. Je ne sais pas si le petit morceau de porcelaine trouvé dans mon tiroir parisien était lié à ces tasses, mais je ne crois pas. D’ailleurs, je ne sais pas quelle fin ont eu ces tasses. J’ai du mal à reconstruire une chronologie de tout ça. C’était à Venise, pendant une Mostra del cinema, il pleuvait très fort et j’étais avec quelqu’un - mais qui ? Nous étions en voiture, au Lido, et attendions le début d’un film. Je me rappelle très bien de ce petit kiosque qui faisait le café. Je descendis de la voiture et pris deux cafés que nous buvâmes dans la voiture pour ne pas nous mouiller. Il pleuvait vraiment très fort et j’étais déjà tout trempé d’être allé chercher les cafés. Je n’avais pas envie de descendre à nouveau pour rendre les tasses. Je les posai dans la boîte à gants et repartis. Ma mère m’engueulait chaque fois qu’elle montait dans la voiture car, dans les virages, les tasses tintaient.