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La nostalgie du voyage

Après une semaine de navigation - c’est la durée habituelle de mes tours en bateau - il faut rentrer. C’est un moment étrange, contradictoire, un peu inquiétant, un peu triste, mais aussi un soulagement. Il faut l’avouer : rentrer a toujours quelque chose d’agréable. Je ne sais pas pourquoi, j’adore la mer et j’ai l’impression que je pourrais y rester pour toujours, mais je sens aussi l’attrait du port, de la terre qui est à nouveau prête à m’accueillir, à me protéger. Le port se rapproche et n’importe quel marin est content d’une manière ou d’une autre d’y être arrivé, d’avoir traversé la mer et d’être encore vivant. Rentrer au port a toujours le goût du retour à la maison, même quand, le port en question, c’est la première fois qu’on le voit. En même temps, lorsque le bateau touche le quai, je suis toujours pris par l’angoisse. Je me sens pris au piège. La maladie du retour disparaît, mais le mal de mer se transforme en mal de terre. Rentrer c’est sombrer dans la nostalgie du voyage.

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