J’aime la contradiction et, pendant que je caricature le cliché du chalet canadien, je ne peux pas m’empêcher de regarder sur Internet les offres de vente. Je trouve que ces moteurs de recherche ne sont pas très bien conçus, il n’est même pas possible de classer les annonces par prix. En tout cas, ce n’est pas très grave : étant donné que je ne vais rien acheter, je peux regarder tous les prix. Ou non, pour m’amuser, je dois quand même limiter la recherche à quelque chose que je pourrais acheter - être vraisemblable est un principe fondamental de la fiction. Après des heures de recherche, je me rends compte que mon chalet idéal est un monstre qui n’existe pas. Je suis en train de chercher les lieux les plus isolés, à cinq heures de route au nord de Montréal, sans aucun village autour, sans voisin - le Québec est assez grand pour satisfaire tout besoin de solitude, même le plus extrême - mais je veux aussi un téléphone pour avoir une connexion Internet. C’est mieux si je reste en ville.