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Pas compliqué

« L’italien, c’est facile », disait Eugen lorsqu’on lui demandait comment il avait fait pour l’apprendre si bien et si vite. Et en effet, selon Eugen, il n’y avait presque rien de compliqué et – sans doute – rien d’impossible. Pour quelqu’un qui était parti à pied de Roumanie convaincu d’arriver à Toronto, l’italien n’était certes pas bien compliqué. Il considérait donc, selon la même échelle, la difficulté de ce qu’il demandait à ses amis. Une fois, je devais aller à Philadelphia pour quelques jours. J’étais en train de préparer le voyage et il me regardait, pensif. « Philadelphia, c’est beau... une ville historique… tu restes combien de temps ? » Je restais une semaine, enfin, cinq jours considérant le voyage. « Il y a beaucoup de choses à voir là-bas, mais en cinq jours, tu vas tout voir ». Je ne comprenais pas où il voulait en venir. Après avoir discuté de mes plans et du programme, il finit par me demander : « Est-ce que tu pourrais passer par Toronto pour aller chercher Alina ? »

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