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Toscano

Le pied de mon cigare brûle doucement, lentement. Depuis quelques années, je ne fume que des Toscano. C’est le lien le plus fort qui m’est resté avec ma terre d’origine. Je ne suis pas fier d’être toscan, ni florentin, mais je suis très fier de fumer des cigares toscans. En 1818, un gros orage mouilla complètement le stock de tabac d’une manufacture de cigares, à Florence. Le tabac fermenta. On décida d’en faire des cigares de second choix, à vendre pas chers. C’est la naissance du Toscano, un cigare sec, tordu et prolétaire. Dans mon imaginaire d’enfant, il n’y avait pas d’autres cigares – jamais vu un cubain. Normalement, on fume le Toscano coupé à moitié – le centre est plus large que les pointes et on en fait deux cigares – ou, plus rarement entier, à la maremmana. Un Toscano Originale à la maremmana peut même durer jusqu’à une heure et demie. Le rythme de vie d’un fumeur de cigares est profondément différent de celui du fumeur de cigarettes, haché par ces cinq minutes hystériques.

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