C’était l’époque des examens. Les cours étaient annuels et l’évaluation se faisait avec un long oral pendant lequel le professeur nous interrogeait sur l’ensemble du programme. Tous les examens tombaient en même temps entre la fin mai et la fin juin. C’était pour moi la meilleure période de l’année. Les journées étaient longues et on allait souvent étudier sur la plage. Chargés de bouquins, on s’allongeait pour lire pour la première fois Les Liaisons dangereuses ou la Critique de la raison pure, ou Les souffrances du jeune Werther – en allemand – ou les Confessions de Saint Augustin – en latin – ou le Parménide de Platon – en grec. Il faisait chaud. Le coucher du soleil peut être magnifique à Marina di Pisa. Ces livres se remplissaient de sable – il y en a probablement encore quelques grains dans ma bibliothèque, en effet en regardant bien, il en tombe lorsque je prépare mes cours aujourd’hui. C’est peut-être ce sable qui cache le secret, c’est peut-être ce sable que je dois retrouver.