L’arbre que je vois depuis ma fenêtre, je l’appelle mon arbre. - J’ai probablement déjà parlé de ça, ou pas. Il est impossible pour moi de me rappeler de ce que j’ai dit, et je n’aime pas me relire, je n’aime pas aller fouiller dans ce qui a déjà été dit pour organiser ce que je dois encore dire. Et puis qu’importe ? Je n’ai jamais promis de ne pas me répéter. - L’arbre que je vois depuis ma fenêtre, je l’appelle mon arbre. En réalité, je vois plusieurs arbres depuis ma fenêtre, mais celui-là est le plus beau. C’est un gros érable, de l’autre côté du boulevard, devant la maison d’en face. C’est lui qui décide de ce que je vois, de mon horizon, de ma lumière, de mon humeur. Il couvre la maison rouge d’en face, parfois il lui fait de l’ombre, parfois il la laisse apparaître et fait exploser ses briques rouges au soleil. Il décide du contour des choses, de la netteté du contraste, entre ses branches et le ciel derrière lui. Aujourd’hui, il s’affiche nu, plein de courage, presque menaçant.