Payez toujours en espèces, n’utilisez surtout pas de cartes de crédit ou de chèques. C’est la philosophie italienne. On se promène avec des gros tas de billets dans les poches, souvent pincés par un beau machin en argent – c’est le cadeau d’une femme, oui, elle ne l’aimait que pour l’argent et était prête à le souligner avec ce beau présent. On sort le paquet au supermarché, on compte devant la caissière – cela fait toujours bonne impression. Ce n’est pas tellement pour ne pas être tracé – oui, aussi, bien sûr, si jamais il y avait un contrôle, mais il n’y en aura pas, t’inquiète –, ce n’est pas une question de défense de la vie privée – vu qu’on y est, on peut éviter de faire savoir où on était hier soir, on ne sait jamais –, c’est une méfiance généralisée, une peur bleue de tout ce qui est institutionnel, de tout ce qui ne dépend pas directement de toi. Il ne faut pas confier son argent aux banques, pas se fier aux systèmes de paiement électronique. Les billets, ça se maîtrise mieux.