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Forces de gravité

Les humains, ça ne se déplace pas comme les samares. Et c’est bien dommage. Il y a toujours quelque chose qui s’oppose à leurs mouvements - et l’on cherche à faire passer ces obstacles pour des nécessités. Les humains, ça se noie tout près d’une île qui semblait être le salut en se cognant contre un mur liquide et invisible. Les humains, ça n’arrive même pas à disperser les sentiments par anémochorie - et pourtant, ces sentiments, ils sembleraient si légers, immatériels, sans frontières ni limites, sans murs ou obstacles, sans même aucune force de gravité. Car les samares, si elles peuvent lutter contre la force de gravité, sont quand même attirées par le bas et finissent par tomber. Les sentiments des humains sont assujettis à beaucoup plus qu’une seule force, il y a des forces pour les pousser dans toutes les directions, pour les coincer et immobiliser avec eux ceux et celles qui les éprouvent. Poussés par des sentiments lourds, nous restons pris et étouffons dans nos propres filets.

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