Après un voyage en bus de vingt-sept heures et huit minutes pendant lequel ils avaient été souvent malades, la soeur d’Eugen et son mari arrivèrent à Florence puis, après une heure et cinq minutes de train - beaucoup plus agréables -, ils descendirent à la gare de Pise, par un matin de septembre. Heureusement, très heureusement pour une fois, je n’étais pas là. Pour les accueillir, il y avait Eugen et Peppe - qui avait pu se libérer de ses occupations en prévenant trois bars qu’il ne pourrait pas passer prendre son café serré, ou qu’il passerait plus tard, accompagné peut-être par trois roumains. Le couple avait rassemblé les cent-quatre-vingt euros nécessaires pour payer les deux billets de bus - plus les dix euros et trente centimes pour payer les billets de train - après un appel en vidéoconférence qu’Eugen avait passé à sa mère depuis ma chambre avec mon ordinateur, ma chemise, ma cravate, ma veste - il n’avait pas mis mon pantalon ni mon slip car, sur Skype, cela ne se voyait pas.