Pise est vide : il n’y a plus rien. Entre un avion et un train, j’y ai passé une autre après-midi. Avec Peppe cette fois. Nous nous sommes organisés pour prendre le même avion et laisser nos bagages à la consigne de la gare – cela coûte seize euros, ce qui m’a semblé particulièrement cher. Nous avons traversé la Piazza Vittorio Emanuele – les travaux sont finalement terminés, après au moins dix ans. Corso Italia est triste, puant et provincial – comme toujours. Mais une fois arrivés à côté de l’université, nous constatons les disparitions. Il n’y a plus les librairies, il n’y a plus les bars, il n’y a plus les gens que nous avons si bien connus. Tarcisio nous accueille à l’Ussero : lui, il est toujours là. Nous faisons le tour de nos cafés. Fabrizio aussi nous reconnait. Et Giorgio, le sénégalais à qui je donnais un euro par jour : il doit avoir un âge respectable désormais. Il me voit et me dit : « Si je calcule les arriérés, tu me dois au moins dix mille euros ! Fais-moi un chèque. »