C’est banal, mais assez étonnant. Je reparcours rapidement ce que j’ai écrit depuis le début de ces navigations. Je reparcours l’ensemble un cigare à la main en faisant des copier-coller pour rassembler tous ces textes dans un seul et même fichier. Et je me rends très vite compte que tout ce mouvement s’est arrêté ! Mon chemin est devenu une carte, ce qui était en train de se produire est désormais un événement qui s’est déjà produit. Je peux me rappeler de quand j’ai écrit certains textes, certains me semblent si récents – et pourtant ne le sont pas –, d’autres me semblent avoir été écrits par quelqu’un d’autre, certains font apparaître, comme par magie, un goût particulier dans ma bouche – tiens, le goût d’un bagel montréalais qui appartient désormais à mon passé et qui n’était pourtant qu’un futur lointain il y a encore quelques mois. Le temps passe pendant que j’écris ! C’est tellement banal et tellement tragique. Mes navigations seront elles aussi un souvenir – elles le sont déjà.