Pour comprendre ce qui se passe dans cette histoire, il faut trouver un rythme. Un rythme d’écriture - c’est ce qui produit cette histoire : des coups réguliers, mille frappes par jour, une frappe toutes les minutes vingt-six secondes et quatre dixièmes. Ces unités de temps, je les vois passer et je sais que, à chaque fois que l’aiguille de ma montre fait un clic, il me reste vingt-six secondes et quatre dixièmes pour appuyer un doigt sur une touche du clavier, peu importe laquelle. Un rythme d’écriture produit toute cette histoire - mais il faut aussi un rythme de lecture pour lui donner un sens, pour savoir qui est Eugen, d’où il vient et quand le gouvernement italien a passé les premières lois contre l’immigration. Il faut le garder, ce rythme, comme dans un marathon - je ne suis pas sportif et je n’ai jamais couru de marathon, mais j’imagine que ce qui est important, c’est de trouver un rythme et de le garder. Vas-y donc cher lecteur, moi je tiens le coup et qui s’arrête est perdu.