L’huile est, depuis que j’ai quitté l’Italie, une préoccupation majeure dans ma vie. En réalité, elle est un sujet sensible depuis toujours. Une inquiétude profonde a marqué ma jeunesse : entre l’huile toscane, l’huile des Marches et l’huile des Pouilles, laquelle choisir ? Pour des raisons purement gustatives, je crois que l’huile toscane est meilleure, mais, pour des raisons affectives, c’est l’huile des Marches qui gagne. J’en amenais des litres à Paris – ou alors c’était mon père qui me les envoyait par la Poste. Longtemps, j’ai pensé mettre en place un commerce d’huile italienne en France – une alternative à la chaine d’olives frites. J’ai pensé aussi à un commerce de vespas – quand à Pise elles coûtaient 200 euros et à Paris 2000. Quand j’ai compris que la philosophie ne payait pas et qu’il fallait bien manger pour écrire, j’ai imaginé toute sorte de plans pour m’enrichir de façon facile et rapide. Bien évidemment, aucun de mes projets n’a jamais dépassé l’étape de la conception.