Je continue régulièrement à écrire sur papier. Petit j’ai tellement désiré posséder un grand cahier où pouvoir graver mes phrases que, aujourd’hui, je ne peux pas me passer de ce luxe. Quand j’ai voulu écrire mon premier roman, j’avais dix ans. Je n’avais pas le courage de demander à mes parents ce qui m’aurait rendu heureux : un cahier, un gros cahier, gros comme un livre et blanc, sans les lignes qui tâchaient mes cahiers d’écolier. J’avais donc cherché des feuilles blanches et les avais reliées avec des agrafes. Beaucoup plus tard, à vingt ans, en France, j’avais acheté un grand cahier Zap et réalisé mon rêve. Depuis, l’espace blanc de ces pages continue de me fasciner et écrire - toujours avec le même stylo plume bleu - me paraît l’activité la plus merveilleuse au monde. Ce qui est curieux est que j’écris cette apologie de l’écriture sur papier avec un iPad – pour la première fois, j’utilise un iPad pour écrire et me rends compte que je n’ai pas d’outil pour compter les caractères.