Certes, les départs à l’étranger provoquent des tremblements de terre face aux certitudes pharmacologiques. Si mon expérience la plus troublante a été en Suisse, où un pharmacien a osé me dire, d’un air méprisant, qu’il n’avait pas de Gaviscon, il y en a eu d’autres qui ont souvent bouleversé mes principes. Pour le rhume, par exemple. J’ai été fidèle au Zerinol – sans jamais céder à d’autres tentations – jusqu’à l’âge de vingt-trois ans, quand, arrivé en France, j’ai découvert l’Humex jour et nuit. Ce médicament a entraîné une conversion générale de toute ma famille qui m’impose de remplir mes bagages d’Humex quand je rentre en Italie. Certes, j’ai appris d’autres noms plus à cause de l’âge qui avance que du changement de pays. Il reste que Peppe et moi, nous continuons souvent nos dissertations sur les fines qualités du Diosmine comparé au Venoruton, sa version italienne. Je dois encore découvrir les bonheurs des boîtes de médicaments américains. Ils engendreront d’autres conversions.