Pendant une nuit d’été, allongé sur une table en bois, un peu soûl, sur cette terrasse, ici à Monterosato, j’ai vu une étoile filante magnifique. D’habitude, leurs chutes sont trop rapides et on ne réalise ce que l’on a vu qu’après, lorsque le feu s’est éteint et que leurs trajectoires ont déjà été englouties dans le noir. Cette fois, non. J’ai eu le temps de me dire qu’il y avait une étoile qui tombait, et que c’était vraiment très beau. Et j’ai eu aussi le temps d’exprimer mon vœu – qui normalement n’est qu’un après-coup, un bâtiment fondé sur un souvenir déjà décoloré et effacé –, j’ai eu le temps de l’exprimer pendant que l’étoile encore continuait de tomber et d’éclairer le noir du ciel. Et mon vœu était que la trace de cet incendie éphémère reste figée dans le ciel, qu’elle reste à jamais, comme une blessure, comme une cicatrice qui m’aide à garder la mémoire. Mais malheureusement, ces vœux ne se réalisent jamais et même cette étoile filante n’est devenue qu’un souvenir lointain.