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Paradoxes

C’est trop simple. Je suis pris dans un paradoxe : est-ce trop simple parce que la vie n’est pas ainsi ou bien parce que la littérature ne peut pas être simple ? Si c’est la vie qui est plus compliquée, si dans la vraie vie Eugen ne peut pas trouver son bonheur, je n’ai aucun besoin de faire compliqué ici, puisque ces textes sont justement des textes. Il faut donc qu’Eugen, qui dans la vraie vie ne peut pas vivre son rêve d’amour avec Alina I., le vive au moins ici. Et si c’est la littérature qui est plus compliquée, alors Eugen est heureux avec son Alina I. et ce texte n’a plus aucun sens - pourquoi se compliquer autant la vie si, au fond, il n’y a aucun problème, si tout va bien dans le meilleur des mondes ? Si je dois inventer un monde, autant que les choses y fonctionnent. C’est pourtant trop simple. Il y a bien sûr un besoin de vraisemblance - il n’est pas vraisemblable qu’Eugen s’en sorte si bien - mais il y a aussi un besoin formel qui m’empêche de trouver une solution linéaire.

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