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Théorie des extrêmes

Je regarde loin depuis mon balcon ici à Montréal. Tout est blanc. Le blanc sur les branches des arbres me fait penser à l’amour de Stendhal – je sais, ce n’est pas de la neige, mais qu’importe ? Je vois la skyline – une partie – de la ville. Elle paraît calme, reposée, insouciante. J’en déduis une théorie des températures extrêmes : il ne faut jamais se trouver dans des climats tempérés car ils poussent au travail affolé. 15 degrés, c’est la température moyenne de Milan, le berceau du capitalisme. Le froid – quand il fait très froid – et le chaud – quand il fait très chaud – tranquillisent, apaisent, font disparaître les angoisses, poussent à l’oisiveté. On ne peut pas travailler avec 40 degrés à l’ombre ni avec -20 degrés à l’extérieur. On reste à la maison, pour chercher un peu de frais ou se réchauffer devant la cheminée. D’ailleurs, la ville aussi est silencieuse, ne parle pas, les sons sont feutrés. Montréal enneigé a beaucoup de points communs avec Nicotera à midi le quinze août.

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