Le prix d’un repas complet à la cantine de l’Université de Pise, en novembre 1998 – ma première année universitaire, était de 3.500 lire, ce qui correspond exactement à 1,81 euros – 2,40 dollars canadiens. Ce chiffre me paraissait beaucoup trop élevé. Il l’était, sans doute, par rapport à mes finances. Je disposais, grâce à mes parents, de 700.000 lire par mois, dont 300.000 étaient destinées au loyer, au moins 100.000 à l’essence pour les voyages Pise-Florence et d’autres déplacements (aller à la mer), et encore quelques 100.000 pour les cigarettes. Il me restait 200.000 lire. Si j’étais allé tous les jours à la cantine, j’en aurais dépensé 210.000, et donc dépassé mon budget. D’autant plus que je voulais me garder une marge pour acheter des livres et des tickets de cinéma. Je mangeais donc, avec un ami, de la mortadelle, sur la Piazza Santa Caterina. Quand on avait vraiment trop faim, on partageait un repas à la cantine. À la fin de l’année académique, j’avais économisé 400.000 lire.