Si vous le pouvez chers lecteurs, libérez-moi de cette responsabilité que j’ai l’impression de porter malgré moi. Libérez-moi de la sensation que je vous dois quelque chose et, en particulier, que je vous dois la vérité. Le pacte n’était pas celui-là. Je ne vous ai jamais dit que c’était vrai, je ne vous ai jamais promis une histoire authentique, ni vraisemblable. Vous vous rappelez du voyage en bateau ? Mais oui, le voyage avec George et Eugen - départ du Havre, destination l’Angleterre - pour prouver aux flics français que nous sommes libres de traverser les frontières. Ne me dites pas que vous y avez cru ! Ne me dites pas que vous croyez à ces conneries ! Il y a dans ces textes trop de signaux qui peuvent vous faire comprendre qu’il ne s’agit que d’une fiction. Si vous l’avez oublié, allez relire la préface des Liaisons dangereuses. Pensez-vous qu’un texte qui raconte qu’un immigré peut être traité comme un animal - de nos jours ! dans nos pays civilisés ! - soit vraiment crédible ?