K. était une autre personnalité de l’appartement de la via Sangallo. Sa spécificité était de ne pas parler. Il n’était pas muet, il avait tout simplement décidé de ne plus parler – jamais. Je n’ai aucune idée de la raison de cette décision – on pourrait en trouver plusieurs. Les échanges avec K. pouvaient être très compliqués, surtout au téléphone et, puisque j’étais à Paris, il m’arrivait parfois d’échanger avec lui par téléphone. Un jour, il m’appela chez moi. Je l’entendais respirer de l’autre côté de l’appareil et cela m’inquiéta. Je cherchai immédiatement à joindre Eugen, sans succès. J’appelai un à un tous les colocataires : rien. Le soir, Peppe m’appris qu’Eugen avait été arrêté – voilà la raison de l’appel de K. qui avait ensuite mimé la scène aux autres. Eugen avait oublié les clés de l’appartement et s’était fait arrêter pendant qu’il essayait de rentrer par la fenêtre. La situation était assez grave : un clandestin accusé d’effraction. K. avait raison de refuser d’en parler.